Sagesse du monde
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 LE TAOISME

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YLA

YLA



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MessageSujet: LE TAOISME   LE TAOISME Icon_minitimeJeu 30 Déc - 21:20

LAO TSEU (lao zi) et ZHUANG ZI (Tchouang-Tseu)


Les deux maîtres de l’école Dao (Tao en chinois), plus Li Yu Kou « le vrai classique du vide parfait ». Ces trois hommes sont les pères, les patrons, les fondateurs du taoïsme, qui perdure aujourd’hui, c’est la philosophie la plus répandue chez le peuple (paysans), courants divers…


I. DES HOMMES INSAISISSABLES


Le premier biographe de Lao Tseu, c’est aussi Xi Ma Kiang, 4 siècles et demi après sa mort. Ce que l’on sait sur lui tient aussi bien de l’histoire que de la légende. Il aurait été archiviste et astronome à la cour des rois Zhou, connaîtrait Confucius (551-479 av JC), plus âgé (visite probablement inventée par les taoïstes), et il aurait disparu en allant vers l’ouest (îles heureuses synonymes de paradis pour les chinois) en dictant au gardien de la porte de l’ouest son dernier livre. De cette entrevue avec Confucius ressort notamment cette phrase : « Elimine ton humeur arrogante et tous ces désirs que je devine en toi, cet air suffisant et ce zèle débordant au service des princes : tout cela n’est d’aucun profit pour ta personne. C’est tout ce que je puis te dire, fais en ton profit ». D’après les taoïstes toujours Confucius serait retourné voir ses disciples en disant qu’il a rencontré un dragon (animal tout puissant, insaisissable).
Lao Tseu signifie le vieil homme ou le vieux maître ou le vieux sage ou le vieil enfant, la légende dit qu’il serait né vieux accompli et sage. La disparition vers l’ouest signifie aussi la renaissance spirituelle, il y a donc une valeur spirituelle.
XiMaKiang : « personne au monde ne saurait dire si tout cela est vrai ou non : Lao Tseu était un sage caché ». Ce thème du sage caché a comme corollaire la pureté de l’être et le refus de toute compromission avec le monde, c’est donc le thème de la liberté de l’être. Ces vertus seront également présentes dans la biographie de Zhuang Zi.
Zhuang Zi : Naissance fin 4e av JC dans la principauté des Song, où il aurait exercé un modeste emploi de laquier (laque sur les meubles). Une anecdote illustre sa pensée : le roi de Zhou envoie son chancelier à Zhuang Zi pour lui proposer un poste de ministre.Ce dernier lui rit au nez et dit ceci : « va, évite de me souiller, j’aimerais mieux m’ébattre joyeusement dans un bourbier que de me voir mettre le licou par le maître d’un royaume, je n’accepterais jamais de charges officielles afin de vivre librement selon mon bon plaisir, pauvre peut être, mais libre, quelle merveille ! ».
Selon les travaux de XMK, Zhuang Zi était « écrivain, styliste, talent dont il se servait pour pourfendre les tenants de Confucius. Les plus savants de ses contemporains n’arrivaient pas à se défendre de ses attaques. Il s’exprimait avec une verve étincelante et n’obéissait qu’à sa libre fantaisie, de sorte qu’aucun roi ou prince ne pouvait se servir de lui. »

On peut donc dire que la vie de ces hommes s’efface devant des anecdotes inventées a posteriori mais qui offrent une résonance à leur enseignement.
 doctrine chinoise : « la vie d’un homme doit tout à sa pensée et sa pensée doit tout à sa vie ; ceux qui prône le non-conformisme et le refus du monde, ne peuvent avoir vécu qu’en intime accord avec la pensée qui infuse leur œuvre ».



II. L’OPACITE DES TEXTES


On attribue un livre à Lao Tseu : « le livre de la voix et de la vertu » fin 4e deb 3e av JC. Il a fait l’objet de multiples études. Phrase chinoise « les 5000 commentaires dont il fit l’objet n’ont pas réussi à expliquer ses 5000 mots ». C’est un texte bref et composite, des chants rythmés, des métaphores fulgurantes, des sentences empruntées à des croyances communes. Il est divisé en 81 courts chapitres.
La première partie du livre est consacrée à la voix, la seconde à la vertu. Il ne comporte aucune référence de lieux ou de personnes, un niveau d’initiation important est nécessaire pour le comprendre. Traduit dans le monde entier. Il ne suit aucun cheminement particulier, il laisse le lecteur face à lui-même.

Livre de Zhuang Zi : divisé en 33 chapitres, 3 sections. Il y règne un désordre apparent ou voulu, des apologues, des contes des fables, des maximes issues du bon sens commun, des récits des exposés didactiques, des rêves et des dialogues. Il met en scène des empereurs surhommes, des génies de son temps, des rois, des ministres et surtout de simples paysans, des pêcheurs, des artisans, des idiots, des estropiés, des animaux, des dragons, des tigres, le tout avec humour, ironie, raillerie insolente…Œuvre immense complexe, paradoxale.
Extraits :
« La nasse sert à prendre le poisson, quand il est pris, oubliez la nasse. Le piège sert à capturer le lièvre, quand il est pris, oubliez le piège. La parole sert à exprimer l’idée, quand l’idée est saisie, oubliez la parole. » La vraie connaissance, c’est l’intuition du vrai.
Selon l’adage taoïste : « celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas, mais il ne faut cependant pas être prisonnier de son silence »
« La vision suprême du dao, ni la parole ni le silence ne peuvent la porter, transcendant la parole tout autant que le silence, la vision se situe au-delà de tout discours humain ».


III. LA VOIX, MYSTERES ET MERVEILLES


Le « livre de la voix et de la vertu » célèbre le mystère de la voix (« dao »), qui se révèle la mère de la naissance du monde. La naissance du monde se révèle toutefois, pour le taoïsme, inaccessible à la pensée. Ils ne cherchent pas à expliquer les mystères du monde, notamment la naissance de celui-ci, à travers un dieu.
« la voix qu’on peut énoncer n’est déjà plus la voix », si l’on sait, ce n’est plus le mystère.
« la voix est invisible, inaudible, et impalpable ».
« la voix est une obscure clarté ».
« la voix est silencieuse, illimitée et inaltérable, inconnaissable ».
L’Orient accepte de ne pas inventer un dieu pour expliquer le monde, différence énorme avec l’Occident.
Pour Lao Tseu, l’incommensurable, les souffles, se combinent en figures en images avant de prendre forme (humaine, animale…). On vient donc du néant, la complétude nous fait exister un moment, puis on retourne au néant. L’homme est donc invité à épouser et à affronter cette grandeur (inconnaissance du destin) de l’inconnu, il est maître de son destin (absence de dieu).
« l’homme prendra donc modèle sur la terre, la terre elle prend modèle sur le ciel, le ciel prend modèle sur la voix, et la voix elle se modèle sur le naturel. »
Le chinois investit tout dans sa vie, et ne mise rien sur l’au-delà (opposé de Jean de la Croix qui mise tout sur l’au-delà et la résurrection), retour à la véritable nature de l’homme : l’ordre du naturel et du spontané, au rebours de l’ordre humain, artificiel.
« le bœuf et le cheval ont quatre pattes, voilà le ciel ; on bride la tête du cheval et l’on passe un anneau dans les narines du bœuf, voilà l’homme. »
« l’homme a été amené par un oiseau géant né de la métamorphose d’un poisson fabuleux sorti de l’océan, son dos est semblable au mont taï, et ses ailes sont comme les nuages du ciel, un tourbillon grandiose le porte vers la mer du sud, vers les îles d’or. »
Zhuang Zi : « pareil aux hommes du commun qui réduisent par leur médiocrité naturelle l’élan vers l’infini, la cigale la caille et le pigeon se moquent de l’oiseau géant mais l’exploit de l’oiseau qui embrasse l’espace et les êtres en un vol unique n’a besoin que de la force du vent, et ce vent c’est le principe régulateur de l’univers, il chevauche les transformations des souffles cosmiques pour partir s’ébattre dans l’inépuisable et dans l’inconnaissable. L’homme peut sentir le vent, mais ne sait jamais où il va. »
Conclusion :
« la maîtrise des mouvements du monde, celles de ses énergies dans le temps et dans l’espace, permettent de remonter a la racine commune de toutes les existences et de dépasse les limites de l’humaine condition. » L’homme doit se comporter en ascète, dans le but de vivifier les sens vitaux. Le salut plénier de la longue vie sera donné aux immortels, ce qui équivaut à la philosophie du renoncement (retrait de la vie), pour atteindre la perfection et atteindre le cosmos.
« Là, dans les îles gushi (îles d’or sorte de paradis) vivent des génies (saints taoïstes immortels) (nirvana bouddhiste) dont la chair et la peau sont fraîches et blanches comme glace et neige, ils ont l’élégance exquise des vierges, ils s’abstiennent de manger des céréales, ils aspirent le vent et boivent la rosée, ils se font porter par l’air et les nuées, traînés par des dragons volants, ils s’ébattent hors des 4 mers (au-delà), leur puissance s’est concrétée si bien qu’ils protègent les êtres de pestilence et peuvent donner des moissons et des années prospères. »

Garder l’un
Le but ultime du taoïsme, c’est l’immortalité. L’unité originelle est l’unité de l’au-delà.
Comment garder l’un ?
En vidant l’esprit de toutes les notions terrestres et expurge du corps tous les souffles mortels et viciés.
L’’union entre le monde intérieur (corps) et le monde extérieur (cosmos) suppose la rupture avec la société des hommes, ses rites, ses règles et ses valeurs.
Homme modèle crée par Lao Tseu : Liezi
« Liezi s’en retourna chez lui en abandonnant le monde. Pendant 3 ans, il ne sortit pas, il fit la cuisine pour sa femme, il nourrit ses porcs aussi respectueusement que pour des hommes, il ne prit part à aucune affaire de la cité, il se défit des affaires du monde, des ornements artificiels, de la vaine gloire des hommes, et revint entièrement à la simplicité naturelle. Il devint pareil à un bâton, à une motte de terre ; au milieu des distractions et des fêtes, il fut concentré et ainsi jusqu’à la fin de sa vie, il vogua à jamais vers les îles d’or. »
C’est un modèle d’intériorité et de contemplation. Pour le monde politique, lao tseu développe la non-action (wuwei) dans le cours des choses. La vertu c’est donc laisser être, laisser croître, ne pas accaparer, entretenir, ne pas assujettir, présider à la vie, ne pas faire mourir.
« le meilleur des princes, c’est celui dont les sujets ne soupçonnent même pas l’existence, celui qui gouverne sans se montrer. »
Héritage aujourd’hui : premier secrétaire du PC chinois se montre très peu, quasiment qu’aux membres du comité central.
Lao Tseu rêve d’un âge d’or où la communion entre êtres serait parfaite, où tous les sujets seraient égaux, du prince au paysan. Nostalgie du « saint souverain », le premier des rois, intérieurement un saint et extérieurement un roi, un mythe. La polarité entre la sagesse accomplie et son application à la société se traduira ultérieurement dans certains courants taoïstes, par la divinisation de Lao Tseu, maître céleste de l’empereur terrestre, et par son intégration à un panthéon.

L’idéal taoïste constitue un échappatoire pour le peuple chinois, surtout pendant la période totalitaire (apogée au début du communisme) le pouvoir tente parfois de museler cette philosophie.







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lunazen
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MessageSujet: Re: LE TAOISME   LE TAOISME Icon_minitimeSam 1 Jan - 14:23

Un portrait très intéressant !

On y trouve à la fois de la philosophie et de la poésie dans ces mots.

"L’union entre le monde intérieur (corps) et le monde extérieur (cosmos)" en fait, finalement l'immortalité c'est la vie "humaine" au départ et la vie sous forme énergétique.

Le corps et le cosmos ne font plus qu'un sous la forme d'énergie.
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